Les pixels : le marketing
C’est un fait, cet article pourrait tenir en 3 mots : c’est du marketing ! Voilà, merci, bonne journée, à la prochaine ! Attendez je développe un peu…
Les pixels ont un lien avec la qualité de l’image mais pas que, l’autofocus, l’exposition ou votre technique seront tout aussi déterminants. Faut-il encore définir la qualité d’image : plus on a de pixels, plus l’image est détaillée c’est vrai. Mais est-ce que vous imprimez sur grand format ? 4m par 3m, par exemple ? Pour la pub ? Autre ? Le problème est qu’on essaie de nous vendre des millions de pixels qui ne nous serviront probablement jamais…
La réalité
J’appuie volontairement là où ça fait mal parce que les as du marketing ont réussi à vous faire avaler une (belle) couleuvre… bien joué messieurs ! Ils vous ont bien eu, mais pas de panique, je vais restituer le débat pour avoir les bonnes armes pour comprendre vos réels besoins photographiques. Je ne vais pas trop rentrer dans la technique photo je vous rassure.
Les limites d’usage
Ou plutôt la marge de confort nécessaire pour vous faire plaisir, sans pour autant partir sur un choix inverse ! Mon but ici est de vous faire comprendre simplement, d’un point de vue professionnel et sincère, l’utilité de la définition.
Au delà d’un certain nombre de millions de pixels, il n’y a plus de grande utilité pour le grand public. Dans certains cas les professionnels ont besoin « d’en avoir sous le pied ». Explications.
Les pixels : usage professionnel
Dans mon cas personnel, j’utilise chez « les jaunes » (alias la marque japonaise Nikon) un D750 qui possède 24 millions de pixels (à l’heure où j’écris ces lignes).
24 millions de pixels je pense que c’est une très bonne base de travail. C’est même à mon sens la limite « haute » de l’utilité pour l’utilisateur lambda au niveau de la définition. Je parle de l’amateur passionné, ou du pro comme moi. Personnellement, pour mes reportages mariages ou des séances photo, j’ai largement assez de marge pour recadrer mes photos.
J’ai aussi assez de définition pour que mes clients puissent imprimer dans de bonnes conditions. Par exemple, leurs superbes photos de mariage dans des formats de tirage allant jusqu’à A4 ou A3 sans aucun problème, pas besoin de plus !
L’utilité des pixels : cas pratique
Evidemment, pour contre balancer ce titre d’article accrocheur, il y a bien des usages spécifiques où autant de définition est bien utile. Je prends le cas des photos culinaires, mais on peut aussi parler de photos de studio de mode ou encore de photos de paysages.
Dans ces cas-là, définition est un atout majeur puisque qu’il y a beaucoup de détails à capturer. La définition apporte de la précision à l’image. Je peux aussi citer la photo dite « packshot » c’est à dire la photo de produit. Bref, ça reste des pratiques marginales pour la plupart des utilisateurs de reflex numérique.
Vaisseau amiral
Pour vous faire une idée des boîtiers professionnels du marché, ces mêmes appareils sont conçu sans concessions pour faire face à n’importe quel cas de figure.
Nous avons, par exemple, le boîtier phare de chez Nikon, le D5 n’a « que » 20 millions de pixels et coute 7000€ (vous n’avez pas d’objectif à ce prix là…). Mais pourquoi alors ? Pourquoi ce boîtier professionnel a-t-il moins de millions de pixels que les boîtiers grand public ? Sachant que le modèle précédent le D5, le D4s n’avait « que » 16 millions de pixels.
Ils sont conçus pour le reportage et les conditions de lumière difficiles. Dans ce cas-là, la définition maximale des pixels n’est pas la (grosse) priorité. Les ingénieurs japonais travaillent aussi sur l’autofocus, la cadence de rafale, les mesures d’expositions, l’ergonomie et j’en passe.
C’est une histoire de taille de photosite sur le capteur. C’est qui celui-là ? Grosso modo, les photosites sont comme des petits panneaux solaires qui captent la lumière. Plus ils sont grands, plus ils ont de précision pour le calcul de l’information ; plus on augmente la définition du capteur, plus les photosites sont petits. Donc, si j’entasse 20 millions de ces photosites dans un capteur 24*36, ils auront beaucoup plus de précision de travail que sur un Nikon D810 qui en entasse lui 36 millions ou le sony A7 r II qui lui en entasse 42 millions !
Vous me suivez ? Dans les faits, le D5 sera une arme absolue en basse lumière. C’est à dire dans les lieux sombres, les gymnases des J.O au stand de F1 ou des salles de concert par exemple. Parce qu’on mettra moins d’intensité dans ces fameux photosites pour fonctionner, c’est à dire qu’on pourra monter les fameux ISO sans crainte de bruit électronique.
Et par la même occasion récupérer de la vitesse d’obturation pour garder nos photos bien nettes, « piquées » dans le langage photographique. Même si les ISO sont l’ennemi du photographe, puisque pas esthétiques.
Conclusion
Les millions de pixels c’est bien, mais c’est plutôt un argument parmi tant d’autres dans le choix du matériel photo. La réactivité de l’autofocus ou le parc optique seront des choix tout aussi déterminants que le choix du boîtier.
S’il y a bien un point négatif de la résolution à outrance, c’est la taille des fichiers qui va avec. Ces mêmes données qui viennent s’entasser chaque jour sur nos disques durs, en tant que photographe professionnel, les problèmes liés au stockage des données deviennent récurrents.
Voilà j’espère avoir été aussi clair que possible, si vous avez des questions n’hésitez pas à poster dans les commentaires.