Mise au point sur l’autofocus !

Vous ne comprenez pas le fonctionnement de l’autofocus ? C’est pourtant sous votre index droit que cela se passe !

L’autofocus, c’est quoi en fait ?

Dans sa définition l’autofocus signifie « mise au point automatique ». C’est un terme anglophone. Cette fonction permet à votre appareil photo de faire la mise au point sur votre sujet pour que celui-ci soit net.

C’est une notion très importante en photographie puisque votre appareil photo, grâce à cette fonction, règle automatiquement la distance entre lui et le sujet pour avoir une photo parfaitement nette.

Comment ça marche ?

Lorsque vous regardez dans le viseur de votre appareil photo reflex ou hybride vous avez sans doute remarqué un petit carré. Ce petit carré permet de déterminer où sera la partie nette de votre image. C’est en réalité un collimateur de mise au point automatique.

L’autofocus fonctionne comme nos yeux, si vous mettez un stylo ou un objet devant vos yeux en fixant constamment celui-ci, vous remarquerez qu’en approchant ou en éloignant le stylo l’arrière plan est flou!

Ce petit carré définit deux choses très importantes c’est la distance de mise au point et la zone de netteté de l’image.

Distance de mise au point

Lorsque vous appuyez à mi-course sur votre déclencheur l’appareil effectue la mise au point c’est à dire qu’il évalue la distance entre lui et le sujet pour que l’image soit nette.

Si votre sujet est à 5 mètres la mise au point se fera… à 5 mètres ! Si entre temps votre sujet bouge, soit en avant, soit en arrière, la photo sera floue car la distance de mise point ne sera plus la même.

Certains boitiers disposent de fonctionnalités avancées pour pallier à ce problème comme le lock-on mais là ça deviens trop technique ce n’est pas le sujet du jour !

L’autofocus en mode auto

En mode tout automatique votre appareil photo fait ce qu’il veut ! C’est-à-dire qu’il définit lui-même où sera faite la mise au point. L’autofocus choisit une zone plus ou moins au hasard et allume un collimateur « au pif » et fait la photo.

Pour lui la photo doit être exposée de façon équilibrée entre les zones trop claires ou trop sombres. Mais il ne prend pas en compte votre sujet (portrait par exemple) si vous êtes en mode touriste dans un panorama.

Par contre si votre sujet est sur un portrait devant ce paysage, il risque de faire la mise au point sur le paysage. Vous avez donc de très grande chance pour que votre photo ne corresponde pas du tout à ce que vous vouliez à la base !

Donc pour cela vous allez devoir choisir un collimateur pour faire la mise au point. Vous allez voir, derrière le mot autofocus il y a des choses à savoir pour en tirer toutes les qualités.

Collimateur et zone AF

Les fameux petits carrés (collimateurs) dans le viseur de votre appareil photo permettent de faire la mise au point sur le sujet. Chaque constructeur a défini par rapport à sa gamme d’appareils photos différentes caractéristiques techniques pour l’autofocus :

  • La Zone AF : c’est à dire la taille dans le cadre où il sera possible de faire la mise au point. Cette zone est logiquement plus petite sur les appareils grand public et elle est beaucoup plus large sur les modèles « pro ».
  • Le nombre de collimateur : C’est à dire le nombre de « petits carrés » où il sera possible de faire la mise au point.

Les collimateurs

Généralement le collimateur de l’autofocus le plus performant se situe au centre sur les reflex. Sur l’entrée de gamme, seul le collimateur central est dit « en croix » : c’est à dire qu’il s’aide de collimateurs proches pour faire la mise au point.

J’ai pu faire des tests sur des boitiers d’entrée de gamme comme le D3400 et c’est vrai que les collimateurs extérieurs sont moins performants que le collimateur central. Les logiques de marketing sont implacables…

Sur les boitiers plus haut de gamme, comme mon D750, il y a 15 points en croix : cela signifie que les collimateurs extérieurs sont aussi performants que celui du centre.

Les modes d’autofocus

Il existe 3 modes principaux d’autofocus. C’est valable aussi bien chez Nikon ou Canon, Pentax, Sony etc. Ils portent juste des noms commerciaux différents :

  • Autofocus ponctuel : AF-S chez Nikon ou One shot chez Canon, c’est la version la plus basique de l’autofocus, c’est à dire que vous appuyez à mi-course et le boitier fait la mise au point. Ce mode est utilisé principalement quand le sujet ne bouge pas ou qu’il reste immobile.
  • Autofocus continu : AF-C chez Nikon ou Ai Servo chez Canon, ce mode permet au boitier de faire la mise au point en temps réel, c’est à dire que c’est un mode qui est très efficace en photo de sport ou en reportage.
  • AF Automatique : AF-A chez Nikon ou AI Focus chez Canon, ce mode choisit lui-même les deux premiers modes juste au-dessus.

Attention à ce dernier mode : les algorithmes ne sont pas parfaits, l’appareil peut se tromper, je ne recommande pas particulièrement ce mode…

Choisir une zone de détection

Après le choix du mode d’autofocus vient le choix de la zone de mise au point. Il en existe principalement 7, comme sur mon D750 :  AF auto, AF point sélectif, AF 9 points, AF 21 points, AF 51 points, AF groupé et pour finir AF 3D :

  • AF point sélectif : l’appareil fait la mise au point uniquement sur le collimateur sélectionné, très utile pour les sujets immobiles.
  • AF zone dynamique 9 et 21 points : utilisez ce mode lorsque vous avez des sujets avec un comportement imprévisible comme des enfants qui jouent, des voitures de course ou encore des joueurs de rugby.
  • AF zone dynamique 51 points : ce mode est conçu pour les sujets qui se déplacent rapidement comme les oiseaux.
  • AF groupé : l’appareil regroupe plusieurs collimateurs ensemble pour effectuer la mise au point
  • AF 3D : ce mode est conçu pour les sujets se déplaçant latéralement comme des joueurs de tennis ou des cyclistes qui passent devant vous.

L’autofocus reste accroché au sujet tant que vous n’appuyez pas à fond sur le déclencheur.             

Quand et quoi choisir ?

Il y a deux questions à prendre en compte : la première, c’est « de quelle manière mon sujet se déplace » ? Et la seconde est « quelle est la taille et la zone sur laquelle je veux faire le point » ? Si votre sujet ne bouge pas c’est AF-S 9 points. Si vous photographiez du sport c’est plutôt AF-C mode 3D.

Il va falloir faire des essais de l’autofocus avec votre boitier, rien ne remplace l’expérience même si je pense que les constructeurs perdent un peu l’utilisateur « lambda », trop de technique tue la technique !

Le liveview

Ce mode est fait pour faire la mise au point sur l’écran arrière de votre boitier, il est fait pour faire de la vidéo puisque le viseur optique est inutilisable (miroir relevé). Le miroir et le rideau du capteur sont ouverts en grand à ce moment là.

Les constructeurs d’appareil photo numérique n’ont pas eu d’autres choix que de proposer cette option pour le système de mise au point vu l’intérêt de la vidéo ces dernières années.

Vous l’aurez sans doute remarqué l’autofocus dans ce mode n’est pas un foudre de guerre. Pour faire simple la visée optique utilise la détection de phase alors que le liveview lui utilise la détection de contraste. Cette dernière est surtout utilisée sur les compacts grand public pas chers, donc niveau performance de mise au point c’est raté !

Les différents problèmes liés à l’autofocus

Mon autofocus ne fonctionne pas dans le noir

C’est normal l’autofocus a besoin d’une certaine quantité de lumière pour détecter et faire la mise au point. Seuls les boitiers vraiment haut de gamme comme le Canon 1 DX ou le Nikon D5 savent faire le point quand il y a très très peu de lumière.

Un conseil, pointez un collimateur sur une source de lumière ou faites vous même la mise au point en débrayant l’autofocus.

Mon autofocus patine

Si vous êtes sur un mur blanc c’est normal l’autofocus a besoin de contraste pour faire la mise point.

Pour bien comprendre le fonctionnement de la mise au point automatique : si vous n’avez pas de forme ou de couleurs différentes à proposer l’appareil et l’autofocus seront perdus. Votre photo sera forcément floue.

Il est aussi possible que vous soyez trop près de votre sujet, l’autofocus ne fonctionne que lorsque la distance minimale de mise au point est respectée. Cette mesure est logiquement inscrite sur votre objectif ou sur le site du constructeur.

Les bonnes pratiques avec l’autofocus

Utilisez votre pouce droit

Les fameux petits carrés qui permettent de faire la mise au point se déplacent grâce à votre pouce droit.

Chez Nikon c’est sur le pad sous le pouce droit lorsque que vous tenez l’appareil en main. La touche ok centrale fait elle revenir le collimateur au centre de l’autofocus. Magique non?

Cela va faire bien rire les passionnés de photo derrière leur écran mais c’est toujours utile de le dire pour les débutants.

La touche AE-L

AE-L = Automatic Exposure Lock soit mémorisation de l’exposition

AF-L = Automatic Focus Lock soit verrouillage de l’autofocus

Cette touche est présente sur beaucoup de boitiers. Elle permet de décomposer l’autofocus du déclenchement et de verrouiller l’autofocus et l’exposition sur un sujet, puis de recomposer l’image sans tenir compte de la zone AF. Selon le modèle de votre appareil photo, vous avez tout un tas d’options dans les menus. Je vous invite à lire le manuel pour pourvoir le configurer à votre guise.

Personnellement je m’en sers beaucoup pour faire des photos avec un espace négatif lorsque que le sujet est en dehors de zone AF. Ou tout simplement pour décaler un sujet sur le bord du cadre.

La touche AF-ON

Je pense qu’il est utile de parler de cette touche présente notamment sur des boitiers plus hauts de gamme comme le D800 ou D810. Cette touche permet de découpler le déclenchement et l’autofocus. Concrètement, lorsque que vous appuyez à mi-course sur le déclencheur, l’appareil fait la mise au point et la deuxième moitié prend la photo.

L’AF-ON permet de faire la mise au point, de verrouiller cette mise au point puis de composer la photo et d’appuyer sur le déclencheur.

Ouverture maximale et mise au point

Les performances de l’autofocus sont données pour une ouverture maximale, c’est à dire que, par exemple, le Canon 5D mark III est limité à f8. Au-delà de f/8, l’autofocus est inutilisable puisqu’il ne reçoit pas assez de lumière pour fonctionner.

Prenons un exemple : avec un objectif comme le 500mm f/4 monté sur un doubleur de focale (pour rappel le doubleur de focale fait perdre deux stop soit f/8), vous avez donc l’ouverture maximale pour l’autofocus. C’est un cas un peu extrême mais assez parlant je trouve pour évoquer les limites techniques de l’autofocus, dans ce cas il faudra faire la mise au point manuellement.

Conclusion

Je ne parle pas volontairement du fonctionnement pur du système d’autofocus mais vous devez juste savoir qu’il y a un système dit à « mesure de contraste » que l’on retrouve sur les compacts d’entrée de gamme. Il existe aussi un autre système d’autofocus dit à « détection de phase », que l’on retrouve sur toute la gamme de reflex.

J’ai dû me documenter un peu pour comprendre le pourquoi du comment et je n’ai pas jugé utile de parler de choses aussi techniques sur l’autofocus. Cela n’apporte pas grand chose pour le commun des photographes.

Voila j’espère que ce billet vous à plu, dites-moi dans les commentaires si c’est clair je me ferai un plaisir de vous répondre.

Bienvenue

Bienvenue sur mon blog, je partage mes conseils photos et mes derniers travaux. N’hésitez pas à me contacter pour toute question ou pour un devis.